Essai 208 gti : Un sacré numéro
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Avec la 208 GTI, Peugeot souhaite renouer avec la tradition des sportives des années 80-90. Le sigle GTI renaît et fait déjà vibrer le cœur des nostalgiques et des passionnés. Le mythe revit-il au travers de cette GTI ou s’agit-il d’une sportive chic et branchée, à l’aise à peu près partout sans pour autant se montrer attachante ?
EXTERIEUR
Cela faisait quelques semaines que nous l’attendions et l’invitation du service Marketing Peugeot tombait à point nommé. « Nous vous laissons la voiture 2 petites heures entre midi et deux pour vous faire un avis avant qu’elle ne soit commercialisée ». Peu importe le temps imparti, une telle invitation ne se refuse pas. C’est donc à la concession du Port que j’ai rencontré la lionne… Mais je ne l’ai pas immédiatement reconnue. Soit la présentation est spécifique, mais celle-ci est si discrète que je l’ai confondue avec une autre 208. Car des ¾ avant, rien de bien flagrant! La calandre est spécifique avec ses chromes rappelant, dans le dessin, un drapeau à damier, les passages de roues reçoivent un plastique couleur carrosserie mais rien ne vient véritablement frapper l’œil. Même les étriers de freins rouges se font discrets. De profil, le signe distinctif est l’inscription GTI au niveau de la vitre arrière. C’est finalement de l’arrière qu’elle se distingue davantage avec sa double sortie d’échappement (façon RC) et son spoiler de toit. Bref, vous l’aurez compris, la 208 GTI est une auto discrète et son design n’affiche pas clairement la sportivité. Question de goût. Personnellement, j’aime.
INTERIEUR
A l’intérieur, là encore, cela reste discret. L’ambiance est assez sombre avec ses plastiques majoritairement noirs et son ciel de pavillon du même coloris. La touche sportive est apportée par les rappels de rouge sur la planche de bord, les contreportes, les sièges baquets ou encore la casquette d’instrumentation. Cette dernière me pose en revanche un problème car avec ma position de conduite elle est en dehors de mon champ de vision. J’ai donc le choix de relever l’assise de mon siège et de baisser la colonne de direction mais du coup c’est ma position de conduite qui en pâtit car trop haute. Pour le reste, je suis bien assis et bien calé dans mon siège, le maintien est bon et ne m’oblige pas à me contorsionner pour monter à bord. Moins volumineux que les sièges des RC, ils sont efficaces et offrent une meilleure visibilité vers l’avant des passagers arrières.
SUR LA ROUTE
Contact, le 1.6 THP démarre et se montre particulièrement discret. Pas un bruit ne se fait entendre et c’est donc dans le plus grand silence que je parcours mes premiers mètres. La direction m’apparaît très douce et n’a plus la légendaire « lourdeur » des sportives Peugeot. Cependant, elle se montre très directe, bien démultipliée mais a priori un peu avare en remontée d’informations. La boîte de vitesses compte 6 rapports et le maniement du levier est réussi. Précis et rapide, il donne envie de le manipuler. Le moteur 1,6 litres est certainement l’un des meilleurs alliés de la 208 GTI. J’ai apprécié sa disponibilité à toute épreuve. Il reprend sans mal dès 2 500 tr/mn, affiche une bonne santé dès 3 500 tr/mn et un peu plus de hargne jusque 5 500 tr/mn. Au-delà en revanche, la puissance chute assez rapidement. Il faut donc utiliser ce moteur plutôt au milieu du compte tour pour en tirer le meilleur. Jamais à court de ressources, il donne le meilleur à tout instant, juste par simple pression sur l’accélérateur.
Question comportement routier, la sportive du lion enchante. Elle n’a pas la vivacité surprenante de la 205 GTI, mais sait se montrer mobile du train arrière en fonction de la vivacité appliquée au volant. Sécurisante, facile à conduire « sportivement », elle s’avère très neutre avec une légère tendance au sous-virage en entrée de courbe tandis que le train arrière suit sans broncher ni vouloir doubler le train avant. Si toutefois l’envie vous prend d’avoir une conduite plus rallye, alors la 208 GTI se transforme. ESP déconnecté, vous êtes seul à bord et le train arrière se montre réactif au transfert des masses. La voiture se comporte alors comme une vraie ballerine, changeant d’appui sans inertie avec des mouvements toujours contrôlés. La motricité ne souffre pas la critique malgré l’abondance de couple. Sorties de virage en côté ou revêtement gras, le train avant de la sportive n’a aucun mal à transmettre la puissance aux roues.
En conduite de tous les jours, l’auto se montre on ne peut plus docile. Les suspensions filtrent efficacement les inégalités sans se montrer inconfortables. Même constat concernant le niveau sonore, qui s’avère de très bon niveau et permet de voyager sur 4 voies sans avoir à hausser le ton. Par ailleurs, son équipement de série n’a rien à envier à une voiture haut de gamme tant le niveau est élevé. Pour plus de plaisir et d’exclusivité, j’imaginerai bien une 208 Rallye à l’équipement plus simpliste et un tarif un peu moins élevé.
CONCLUSION
Disponible exclusivement en version 3 portes (contrairement à la Clio RS qui ne l’est qu’en 5 portes), la 208 reprend l’essentiel des qualités de feu de la 205 GTI. Le résultat est vraiment bon, l’auto s’avère plus efficace que ses devancières à tous points de vue. Habitable, confortable au quotidien, suffisamment spacieuse elle affiche une homogénéité à toutes épreuves. Docile tous les jours, elle est capable de procurer beaucoup de plaisir à son conducteur quand le rythme s'accélère. Un futur comparatif avec la Fiesta ST (et ses 180 chevaux) permettra de choisir la meilleur sportive du segment. A partir de 29 900 €.
Points positifs :
- Disponibilité du moteur
- Compromis confort / tenue de route
- Freinage efficace et endurant
Points négatifs :
- Look un peu trop discret